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<a href="http://www.capitainedanjou.org" title="Promotion Capitaine Danjou - En introduction au site de la Promotion Capitaine DANJOU, il apparaît normal d’en faire ressortir son histoire puisqu’elle recouvre, à son niveau, une partie de la vie de l’armée de terre et un peu de la Gendarmerie, ce pendant les quarante dernières années. La Promotion Capitaine DANJOU (1971-1973) a succédé à ses anciens de la Promotion Général de GAULLE ainsi nommée à cause de son décès en 1970. Plus du tiers d’entre nous ont préparé Saint-Cyr à partir de 1968! Il fallait être déterminé pour aller contre «le vent majeur » à une époque où le petit livre rouge de Mao était devenu la nouvelle bible ! Et pourtant le concours était âpre. Scientifiques et littéraires, tous des garçons, rivalisaient dans les préparations spécialisées des collèges militaires alors que disparaissaient progressivement les préparations civiles dont nous avons probablement eu les derniers éminents représentants. Eux aussi avaient du mérite d’être à contre-courant. A Coëtquidan, nous restâmes deux années et fûmes formés pour être des chefs de section d’infanterie avant de nous spécialiser dans nos armes respectives en École d’Application. Les réminiscences de la guerre d’Algérie n’étaient pas éteintes : pas de tenue camouflée, interdiction des parcours du risque, les stages commandos n’existaient plus, nous étions étroitement « surveillés », certains chants interdits… La fracture du putsch d’Alger et les histoires de l’OAS n’étaient pas lointaines… Ainsi, l’arrivée en seconde année de notre second général commandant les Écoles avait donné lieu à beaucoup de commentaires. Il s’avéra qu’il fût parfait à notre égard et cela doit être dit. Bien que très peu politisés nous étions chacun héritiers de nos vécus familiaux. En 1972, pendant notre scolarité, le statut général des militaires fut voté. Les écoles d’application perfectionnèrent nos savoir-faire avec plus ou moins d’appétence pour certains d’entre nous ! Notre arrivée dans les régiments d’une armée en plein questionnement a été complexe : les comités de soldats se développaient, les pétitions circulaient, le commandement bredouillait. Alors le Président Giscard d’Estaing décida de faire appel au Général BIGEARD pour rendre le moral aux Armées. Parallèlement, il fit revaloriser les soldes des militaires en application des statuts et lança la réalisation de nombreux programmes d’équipements. Ce sont ces statuts qui sont encore majoritairement en vigueur quarante ans après, bien qu’ils aient été repris par la loi de 2005. La boucle est bouclée, nous vécûmes le début et virent la fin du film ! Ces fameux statuts ont eu d’ailleurs une influence mécanique très méconnue et perverse sur les carrières selon les promotions. En effet, l’automatisme de l’avancement à certains grades, les contraintes de l’âge, ont créé de fortes disparités dans les promotions selon qu’elles étaient restées une, deux ou trois années à Saint-Cyr ou en « prépa ». Ces effets mécaniques n’ont jamais été pris en compte. Tant mieux pour ceux qui en ont bénéficié et dommage pour les autres ! Le cours d’état-major n’était pas obligatoire, il ne nous a pas manqué et nous n’en sommes pas morts ! Nous ne connûmes, grâce à dieu, que les six mois du cours des capitaines, par contre, indispensables. L’élection présidentielle de 1981, alors que pour la plupart nous commandions comme capitaine, a été un changement de paradigme que chacun aura vécu à sa manière ! Bien que la France soit sortie de l’organisation militaire intégrée, mais toujours présente au Conseil de l’OTAN, les forces étaient exclusivement tournées vers l’Est. Tous les plans d’opération n’avaient qu’une seule orientation. Les Forces Françaises en Allemagne comprenaient, à l’époque, près de 40.000 Français en RFA. Elles devinrent en 1993 : FFSA, Forces Françaises Stationnées en Allemagne. Cela n’a pas empêché certains de nos camarades parachutistes, ou coloniaux et les forces spéciales d’opérer plus ponctuellement. C’est malheureusement à l’occasion du LIBAN que nous perdîmes notre camarade le capitaine THOMAS, mort pour la France, dans l’attentat du Drakkar en 1983. La chute du Mur de Berlin en novembre 1989 changea la donne stratégique et nous en fûmes les témoins ébahis alors que les plus grands conférenciers dissertaient sur les bancs de l’École de Guerre pour dire que jamais l’Allemagne ne se réunirait ! Mais il y avait heureusement des « dissidents » ! La première guerre d’Irak (1990-1991) permit à certains de partir en opération et la Yougoslavie donnait à de nombreux autres (1991-2001), le moyen de mettre en œuvre leurs savoir-faire, comme ultérieurement au Kossovo (1998-2010). Sans parler des opérations africaines qui se déroulaient parallèlement avec –entre autre- le RWANDA (1993-1994). D’autres, enfin, ont pu servir dans les ambassades ou organisations internationales. Finalement, nous avons été formés toute notre carrière pour servir dans un engagement en Centre-Europe et c’est à l’international et à l’interarmées que nous fûmes employés ! La Promotion Capitaine DANJOU, a aussi été à la croisée des chemins avec l’abandon de la conscription. Si les lieutenants sont rentrés dans une armée d’appelés de 340.000 soldats, les derniers généraux en activité ont quitté l’uniforme avec une armée de 110.000 professionnels. En 1971, le budget des armées était supérieur à celui de l’Éducation nationale, il en est aujourd’hui le tiers ! Mais nous avions une armée du nucléaire qui s’est transformée en une armée d’intervention opérationnelle pour des engagements dans des conflits de type asymétrique. D’aucuns ont rapidement fait d’autres choix pour poursuivre des carrières dans le civil ou dans l’administration militaire ou civile. Il faut saluer ces choix courageux. Il est bon que des militaires sachent aussi apporter leurs qualités ailleurs que dans les forces opérationnelles. Les statuts le prévoyaient d’ailleurs explicitement avec cette fameuse « carrière courte » qui a été insuffisamment utilisée et favorisée, transformant la pyramide des grades en une tour cylindrique bloquante pour le système. Aujourd’hui, d’autres ont poursuivi - après avoir pris leur retraite militaire - une autre carrière dans les entreprises. C’est probablement la préfiguration de ce qui sera obligatoire pour les officiers dans le futur. En effet, les limites d’âges imposées aux militaires sont probablement incompatibles avec une vie économique décente de retraité, dans la durée, tant la longévité augmente. Si un effort et une prise de conscience ne sont pas faits, il y aura une paupérisation probable des militaires à la retraite. La promotion Capitaine DANJOU a accueilli 174 Français et 19 élèves étrangers, le continent africain était quasiment exclusif, marquant ainsi l’orientation géopolitique d’une génération. L’intégration de ces derniers s’est effectuée sans difficulté majeure. Des amitiés se sont nouées, un ivoirien a été sorti des geôles par nos camarades. Les Sénégalais de la promotion sont restés les plus proches et ils ont même organisé un voyage au Sénégal en 2012. Mais, la particularité de la promotion est d’avoir augmenté le nombre de ses membres français en cours de vie. En effet, elle s’est numériquement agrandie avec nos quatre camarades Laotiens rapatriés en France sur mon intervention par le Secours Catholique et qui furent ultérieurement nationalisés. Au demeurant, s’il y a bien un sujet que notre promotion a traversé, c’est le sujet de la sécurité et de la défense européenne. Malheureusement, force est de constater que ce n’est pas une réussite des Européens et de la France. Puissions-nous espérer à ne pas avoir à le regretter… La vie d’une Promotion, si elle commence à Coëtquidan, se poursuit avec des hauts et des bas selon les aléas de l’histoire. Nous sommes nés à mi siècle. Nous devions être les « généraux de l’an 2000 », comme nous l’avait prédit un conférencier dans l’amphithéâtre Napoléon ! Il faut signaler que le premier d’entre nous qui fût distingué, le fût sous un autre uniforme puisqu’il est Père Abbé d’une abbaye bénédictine ! Finalement, notre destin se trouvait peut-être dans cette phrase de Jacques de Bourbon-Busset qui écrivit : « Le XIXème siècle a été celui des illusions, le XXème siècle celui des massacres, le XXIème siècle sera celui du partage » ? La Promotion Capitaine DANJOU, une fois de plus, a été et restera à la charnière. Nous avons pu assurer avec succès la transition dans un environnement géopolitique en total bouleversement, à cheval sur deux siècles, il nous reste à trouver dans cette troisième partie de notre vie individuelle et collective les joies de servir, nos familles, nos amis, notre pays et l’Europe à travers de nouveaux engagements. {{Général de division (2s) Gaël FLICHY, Père Système de la Promotion Capitaine DANJOU.}} ">http://www.capitainedanjou.org</a>
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<a href="http://www.capitainedanjou.org" title="Promotion Capitaine Danjou - En introduction au site de la Promotion Capitaine DANJOU, il apparaît normal d’en faire ressortir son histoire puisqu’elle recouvre, à son niveau, une partie de la vie de l’armée de terre et un peu de la Gendarmerie, ce pendant les quarante dernières années. La Promotion Capitaine DANJOU (1971-1973) a succédé à ses anciens de la Promotion Général de GAULLE ainsi nommée à cause de son décès en 1970. Plus du tiers d’entre nous ont préparé Saint-Cyr à partir de 1968! Il fallait être déterminé pour aller contre «le vent majeur » à une époque où le petit livre rouge de Mao était devenu la nouvelle bible ! Et pourtant le concours était âpre. Scientifiques et littéraires, tous des garçons, rivalisaient dans les préparations spécialisées des collèges militaires alors que disparaissaient progressivement les préparations civiles dont nous avons probablement eu les derniers éminents représentants. Eux aussi avaient du mérite d’être à contre-courant. A Coëtquidan, nous restâmes deux années et fûmes formés pour être des chefs de section d’infanterie avant de nous spécialiser dans nos armes respectives en École d’Application. Les réminiscences de la guerre d’Algérie n’étaient pas éteintes : pas de tenue camouflée, interdiction des parcours du risque, les stages commandos n’existaient plus, nous étions étroitement « surveillés », certains chants interdits… La fracture du putsch d’Alger et les histoires de l’OAS n’étaient pas lointaines… Ainsi, l’arrivée en seconde année de notre second général commandant les Écoles avait donné lieu à beaucoup de commentaires. Il s’avéra qu’il fût parfait à notre égard et cela doit être dit. Bien que très peu politisés nous étions chacun héritiers de nos vécus familiaux. En 1972, pendant notre scolarité, le statut général des militaires fut voté. Les écoles d’application perfectionnèrent nos savoir-faire avec plus ou moins d’appétence pour certains d’entre nous ! Notre arrivée dans les régiments d’une armée en plein questionnement a été complexe : les comités de soldats se développaient, les pétitions circulaient, le commandement bredouillait. Alors le Président Giscard d’Estaing décida de faire appel au Général BIGEARD pour rendre le moral aux Armées. Parallèlement, il fit revaloriser les soldes des militaires en application des statuts et lança la réalisation de nombreux programmes d’équipements. Ce sont ces statuts qui sont encore majoritairement en vigueur quarante ans après, bien qu’ils aient été repris par la loi de 2005. La boucle est bouclée, nous vécûmes le début et virent la fin du film ! Ces fameux statuts ont eu d’ailleurs une influence mécanique très méconnue et perverse sur les carrières selon les promotions. En effet, l’automatisme de l’avancement à certains grades, les contraintes de l’âge, ont créé de fortes disparités dans les promotions selon qu’elles étaient restées une, deux ou trois années à Saint-Cyr ou en « prépa ». Ces effets mécaniques n’ont jamais été pris en compte. Tant mieux pour ceux qui en ont bénéficié et dommage pour les autres ! Le cours d’état-major n’était pas obligatoire, il ne nous a pas manqué et nous n’en sommes pas morts ! Nous ne connûmes, grâce à dieu, que les six mois du cours des capitaines, par contre, indispensables. L’élection présidentielle de 1981, alors que pour la plupart nous commandions comme capitaine, a été un changement de paradigme que chacun aura vécu à sa manière ! Bien que la France soit sortie de l’organisation militaire intégrée, mais toujours présente au Conseil de l’OTAN, les forces étaient exclusivement tournées vers l’Est. Tous les plans d’opération n’avaient qu’une seule orientation. Les Forces Françaises en Allemagne comprenaient, à l’époque, près de 40.000 Français en RFA. Elles devinrent en 1993 : FFSA, Forces Françaises Stationnées en Allemagne. Cela n’a pas empêché certains de nos camarades parachutistes, ou coloniaux et les forces spéciales d’opérer plus ponctuellement. C’est malheureusement à l’occasion du LIBAN que nous perdîmes notre camarade le capitaine THOMAS, mort pour la France, dans l’attentat du Drakkar en 1983. La chute du Mur de Berlin en novembre 1989 changea la donne stratégique et nous en fûmes les témoins ébahis alors que les plus grands conférenciers dissertaient sur les bancs de l’École de Guerre pour dire que jamais l’Allemagne ne se réunirait ! Mais il y avait heureusement des « dissidents » ! La première guerre d’Irak (1990-1991) permit à certains de partir en opération et la Yougoslavie donnait à de nombreux autres (1991-2001), le moyen de mettre en œuvre leurs savoir-faire, comme ultérieurement au Kossovo (1998-2010). Sans parler des opérations africaines qui se déroulaient parallèlement avec –entre autre- le RWANDA (1993-1994). D’autres, enfin, ont pu servir dans les ambassades ou organisations internationales. Finalement, nous avons été formés toute notre carrière pour servir dans un engagement en Centre-Europe et c’est à l’international et à l’interarmées que nous fûmes employés ! La Promotion Capitaine DANJOU, a aussi été à la croisée des chemins avec l’abandon de la conscription. Si les lieutenants sont rentrés dans une armée d’appelés de 340.000 soldats, les derniers généraux en activité ont quitté l’uniforme avec une armée de 110.000 professionnels. En 1971, le budget des armées était supérieur à celui de l’Éducation nationale, il en est aujourd’hui le tiers ! Mais nous avions une armée du nucléaire qui s’est transformée en une armée d’intervention opérationnelle pour des engagements dans des conflits de type asymétrique. D’aucuns ont rapidement fait d’autres choix pour poursuivre des carrières dans le civil ou dans l’administration militaire ou civile. Il faut saluer ces choix courageux. Il est bon que des militaires sachent aussi apporter leurs qualités ailleurs que dans les forces opérationnelles. Les statuts le prévoyaient d’ailleurs explicitement avec cette fameuse « carrière courte » qui a été insuffisamment utilisée et favorisée, transformant la pyramide des grades en une tour cylindrique bloquante pour le système. Aujourd’hui, d’autres ont poursuivi - après avoir pris leur retraite militaire - une autre carrière dans les entreprises. C’est probablement la préfiguration de ce qui sera obligatoire pour les officiers dans le futur. En effet, les limites d’âges imposées aux militaires sont probablement incompatibles avec une vie économique décente de retraité, dans la durée, tant la longévité augmente. Si un effort et une prise de conscience ne sont pas faits, il y aura une paupérisation probable des militaires à la retraite. La promotion Capitaine DANJOU a accueilli 174 Français et 19 élèves étrangers, le continent africain était quasiment exclusif, marquant ainsi l’orientation géopolitique d’une génération. L’intégration de ces derniers s’est effectuée sans difficulté majeure. Des amitiés se sont nouées, un ivoirien a été sorti des geôles par nos camarades. Les Sénégalais de la promotion sont restés les plus proches et ils ont même organisé un voyage au Sénégal en 2012. Mais, la particularité de la promotion est d’avoir augmenté le nombre de ses membres français en cours de vie. En effet, elle s’est numériquement agrandie avec nos quatre camarades Laotiens rapatriés en France sur mon intervention par le Secours Catholique et qui furent ultérieurement nationalisés. Au demeurant, s’il y a bien un sujet que notre promotion a traversé, c’est le sujet de la sécurité et de la défense européenne. Malheureusement, force est de constater que ce n’est pas une réussite des Européens et de la France. Puissions-nous espérer à ne pas avoir à le regretter… La vie d’une Promotion, si elle commence à Coëtquidan, se poursuit avec des hauts et des bas selon les aléas de l’histoire. Nous sommes nés à mi siècle. Nous devions être les « généraux de l’an 2000 », comme nous l’avait prédit un conférencier dans l’amphithéâtre Napoléon ! Il faut signaler que le premier d’entre nous qui fût distingué, le fût sous un autre uniforme puisqu’il est Père Abbé d’une abbaye bénédictine ! Finalement, notre destin se trouvait peut-être dans cette phrase de Jacques de Bourbon-Busset qui écrivit : « Le XIXème siècle a été celui des illusions, le XXème siècle celui des massacres, le XXIème siècle sera celui du partage » ? La Promotion Capitaine DANJOU, une fois de plus, a été et restera à la charnière. Nous avons pu assurer avec succès la transition dans un environnement géopolitique en total bouleversement, à cheval sur deux siècles, il nous reste à trouver dans cette troisième partie de notre vie individuelle et collective les joies de servir, nos familles, nos amis, notre pays et l’Europe à travers de nouveaux engagements. {{Général de division (2s) Gaël FLICHY, Père Système de la Promotion Capitaine DANJOU.}} "><img src="IMG/siteon0.png" border="0" style="max-width:120px ;max-height:120px ;" /></a>
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